Andy Warhol et le pop art

 Dans les années 1950, Andy Warhol, alors qu’il est un dessinateur publicitaire à succès  pour des créateurs de modes. Il décide dans les années 60 de se consacrer à l’art de manière totale et concrète. Son passage au Pop art se fait à travers deux choix fondamentaux.

Le sujet : il revient à sa formation de dessinateur publicitaire et décide d’en faire un sujet privilégié. Il choisit donc un matériel visuel complètement dévalorisé. Il choisit ce qui est considéré comme le pire de la culture visuel de masse: les images publicitaires.

Il opère une désacralisation totale de l’art en mettant sur le même pied Beaux-arts et publicités.

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  • Andy Warhol, Coca Cola, 1962.

Le style : il conserve l’influence expressionniste abstrait de ses débuts. A partir de 1962, il renonce à cette expressivité et épure complètement son dessin en proposant quelque chose de neutre. Il ne modifie plus sa source comme au début mais il la reproduit. Il travaille aussi à partir d’une projection d’image sans y introduire de trace personnelle. Il nie complètement les valeurs d’originalité, d’invention et d’expression de l’expressionnisme abstrait.

Ce qui fait le succès de Warhol, se sont ses reproductions d’images publicitaires. L’aspect répétitif, quantitatif de ces images est essentiel. Cette répétition est là pour suggérer l’abondance de la société de consommation et la standardisation de ces objets produits en usine. La mise en scène des expositions de Warhol est faite pour rappeler la mise en place dans les supermarchés comme avec Brillo Soap Box en 1964.

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  • Andy Warhol, Brillo Soap Box, 1964.

Warhol va aussi s’approprier dans sa réflexion sur l’imagerie de masse la culture de la célébrité, les publications à scandale et les journaux people. Il reprend le visage de personne très célèbre comme Marilyn Monroe devenue emblématique dans les œuvres de Warhol à tel point que son image disparait au profit de l’œuvre.

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  • Andy Warhol, Diptyque Marilyn, 1962
Cette œuvre témoigne de l’une des grandes innovations de Warhol c’est le caractère quantitatif, répétitif de sa production. Ce caractère participe d’une réflexion plus vaste qui consiste à transformer le statut de l’artiste et de son travail. En effet, Il veut faire de l’artiste une machine et de l’atelier une usine. On associe alors Warhol à la technique de la sérigraphie sur écran de soie, inventée en 1962. C’est une technique photo-mécanique qui lui permet d’imprimer une image sur une toile. La sérigraphique devient un procédé à la chaîne, répétitif, standardisé qui ne requiert plus la main de l’artiste mais le transforme en un simple ouvrier, voir en une machine.
« Je veux être une machine » Andy Warhol

Il transforme ainsi un loft de New York en une usine : La Factory, où il organise un travail collectif qui dépasserait le champ traditionnel des Beaux-arts. Les ouvriers de La Factory sont tous les talents disponibles à l’époque. Jusqu’en 1968, cette usine regroupe toute une scène de marginaux et d’artistes undeground.

Warhol soutient les Velvet Underground pour lesquelles il dessine des posters et des affiches. Le groupe jouait souvent à La Factory. C’était un centre de production artistique où se côtoyaient tous les médiums de manière décloisonnée.

Linsey&Charlotte

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